Nationalisation du gaz et du pétrole bolivien

J’étais très content quand j’ai appris qu’aussitôt élu le président bolivien Evo Morales nationalisait tous les hydrocarbures. Bien content car les bolivien vont pouvoir se chauffer autrement qu’en tricotant des ponchos.

Mais ce soir, en écoutant une émission de France Inter, j’apprend que ce n’est pas si simple: je résume.

En ce moment, les Sud-Américains ont tendance à voter à gauche: Chili, Bolivie, Argentine, Brésil, Venezuela, Uruguay ont tous basculés à gauche. (il y a 40 ans, les ricains n’auraient pas laissé faire ça, mais autre temps autres mœurs, à présent, trop occupés au Moyen Orient, ils ferment leur gueule). Alors, tous ces dirigeants de gauche nouvellement élus, on pourrait les croire complices et unis pour sortir les peuples de la misère endémique dans laquelle ils pataugent depuis toujours. Et bien pas du tout. En fait, ce sont deux gauches tout à fait différentes dont l’une fait tout pour faire crever l’autre. D’un coté la gauche "national populiste" de Castro et Chavez et de l’autre la gauche "social démocrate" de Lula. Et Evo Morales est rallié à…Castro et Chavez évidement (nb: attention, j'insinue par la suite que ce ne sont pas eux les gentils). Et c’est officiellement sur leur conseil qu’il vient de nationaliser la production d’énergie de son pays. Voila pour le tableau.

Bien fait pour les ricains qu’on pourrait dire…sauf qu’en réalité, ce sont pas les ricains qui sont visés mais les régimes démocratiques de gauche voisins. Ben ouai, parce que le gaz et le pétrole bolivien, ben ils alimentent que l‘Amérique du sud.

Castro a toujours eu peur de l’émergence d’une gauche démocratique en Amérique du sud (il avait déjà en son temps savonné la planche de Allende). Faut dire que des régimes soc-dem' qui risquent d’allier justice sociale et libertés individuelles, ça fait peur quand pendant 50 ans, on a fait croire à son peuple que le progrès social se payait au prix du sacrifice des libertés fondamentales. Du coup, après 50 ans de pouvoir dictatorial et de progrès social les jeunes cubains vendent leur cul à des touristes en mal d’exotisme révolutionnaire.

Castro fait donc tout pour faire échouer la gauche démocratique en Amérique du Sud. Ce qui est inquiétant c’est que doubler du jour au lendemain le prix du gaz et faire échouer le fragile relèvement argentin revient à plonger dans la misère des millions de sud américains.

Mais qu’est ce que ça peut foutre quand on peut parader sur des tribunes dans des uniformes plein de médailles et faire des discours fleuves devant des citoyens au ventre vide qui ont pour seul choix que celui d’applaudir s’ils ne veulent pas voir la police débarquer chez eux.

Du coup, ce soir, mes grandes idées de gauchiste de base s’effondrent un peu. Peut être qu’une nationalisation, c’est pas TOUJOURS bien. Enfin, j'en sais rien...

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